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Publié le par fedor

«… En revanche, le capitalisme a formulé son type idéal avec la figure, annoncée par Marcuse, de l’homme unidimensionnel, variation sur le thème proposé par Nietzsche de l’homme calculable. On sait son portrait : illettré, inculte, cupide, limité, sacrifiant aux mots d’ordre de la tribu, arrogant, sûr de lui, docile, faible avec les forts, fort avec les faibles, simple, prévisible, amateur forcené de jeux et de stades, dévot de l’argent et sectateur de l’irrationnel, prophète spécialisé en banalités, en idées courtes, sot, niais, narcissique, égocentrique, grégaire, consumériste, consommateur des mythologies du moment, amoral, sans mémoire, raciste, cynique, sexiste, misogyne, conservateur, réactionnaire, opportuniste et porteur encore de quelques traits du même acabit qui définissent un fascisme ordinaire. Il fait un partenaire idéal pour tenir son rôle sur le vaste théâtre du marché national puis mondial. Voilà le sujet dont on vous vante aujourd’hui les mérites, les valeurs et le talent. »

 

                                                        Michel Onfray

                                                        *

 

« Et puis il existe aussi, plus étonnante, la jouissance de ceux qui subissent le pouvoir. Car, si La Boétie a raison de dire du pouvoir qu’il s’impose par le seul consentement de ceux sur lesquels il s’exerce, pourquoi diable consentent ceux qui en font les frais, parfois douloureusement ? Qu’est-ce qui peut justifier qu’on reste en deçà de ce jeu où sont distribuées domination et servitude en évitant un hédonisme qui congédierait les stratégies d’asservissement ? Quand le même La Boétie écrit « soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libres », pourquoi peut-on n’être pas résolu et persister dans le service ?

Par peur de la liberté. Par crainte de devoir choisir, inventer, vouloir, par paresse intellectuelle, par incapacité à vouloir quand tout a été fait pour circonscrire l’esprit critique grâce aux techniques d’aliénation, d’asservissement et de décérébration permises par les sociétés d’aujourd’hui. »

 

                                                        Michel Onfray

                                                        *

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